Comment panser et repenser l’école pour demain ?

C’est le thème de la Conférence organisée le vendredi 27 mai dans la salle des sports de Blainville-Crevon (route de RY) à 20 h 30,  en présence de Sylvain GRANDSERRE chroniqueur sur RMC.

sylvain-grandserreSylvain GRANDSERRE est :

membre de l’ICEM (pédagogie Freinet),
spécialiste de l’éducation,
chroniqueur radio sur RMC à l’émission « Les Grandes Gueules »,
auteur de nombreux ouvrages et articles,
et … maître d’école à Montérolier-Buchy.

.

.

.

Seront traités lors de cette conférence-débat des sujets suivants :

- Bilan de l’école publique aujourd’hui

- Les méthodes de pédagogie alternatives

- Débat avec le public (questions réponses)

Venez nombreux(ses)

Conférence gratuite

L’association VIVRE A BLAINVILLE , partenaire de cette soirée organisée par l’association ‘Les amis citoyens’ (amiscitoyens@laposte.net)

Commentaires

Vincent DECORDE le 30 mai, 2011 à 10:40 #

Belle soirée qui a rassemblé une cinquantaine de personnes : parents, élus, professeurs du territoire.
Un bel échange entre tous ! Bravo à Sylvain Grandserre pour sa clarté, sa simplicité et son intelligence !
Un constat s’impose : l’école de nos enfants est en danger !


philippe sapowicz le 17 juillet, 2011 à 9:52 #

Voici le compte-rendu de la conférence de Sylvain GRANDSERRE.

” Comment panser et repenser l’école ? ”

” Tout d’abord, un constat alarmant : force est de constater qu’il y a toujours moins d’écoles. En 11 ans, 5.000 ont été supprimées ! Dans la région, de nombreuses fermetures de classes sont prévues à Blainville Crevon, Morgny, pour la rentrée prochaine. Il y a urgence à réagir. Notons qu’à l’échelon national, 1.500 classes vont fermer malgré une hausse du nombre d’élèves !

De plus, le non-remplacement des enseignants est de plus en plus fréquent. Les postes de psychologues scolaires et les Rased disparaissent, ce qui fragilise encore plus les élèves en difficulté. La suppression du samedi matin a profondément changé le rythme de l’école : à quatre jours par semaine au lieu de quatre jours et demi, il n’y a plus que 141 jours d’école quand nos voisins approchent les 200 jours.

Sans avoir reculé, notre école est dépassée par de nouvelles exigences liées avant tout au fait que notre société subit de plein fouet le chômage et la précarisation de l’emploi. En France, il y a huit millions de personnes pauvres dont deux millions d’enfants (de quoi remplir 80.000 classes de 25 élèves…).

Repenser l’école :

L’école a donc subi de redoutables attaques budgétaires et idéologiques. Budgétaires quand on sait que les classes françaises sont celles qui ont le plus faible taux d’encadrement de tous les pays de l’OCDE ! Idéologiques si l’on songe à la volonté de casser toute vision progressiste des apprentissages au nom d’un retour à un âge d’or fantasmé.

Pour autant, il ne suffira pas de faire le contraire de tout ce qui a été fait et défait pour préparer l’école du XXIe siècle.
La formation des enseignants doit être repensée, elle manque cruellement de cours de psychologie, de philosophie, de sciences de l’éducation, de pédagogie. Ces éléments permettent de fabriquer correctement les outils nécessaires pour « faire apprendre ». Le maître est d’abord un « apprentisseur ». Il faudra lui garantir la possibilité de retourner aux « fondamentaux » de la profession au lieu d’être si souvent occupé à faire autre chose que de l’enseignement : enquêtes administratives, base élèves, papiers et dossiers en tous genres dont on peine à voir l’efficacité ou encore évaluations nationales plus dangereuses qu’utiles.
Pédagogiquement, il est possible de travailler autrement en classe, en sortant des schémas classiques d’éducation dans lesquels l’élève reçoit passivement ce que donne le maître. Il existe des méthodes innovantes, qui ont fait leurs preuves, basées sur une approche active et individualisée. Néanmoins, pour qu’une classe « fonctionne », le nombre d’élèves par classe ne doit pas dépasser vingt-cinq enfants, c’est ce que préconisait déjà le pédagogue Célestin FREINET.
Les méthodes dites actives s’appuient sur une pédagogie différenciée qui met l’élève au centre du système. Le travail d’apprentissage s’appuie sur le tâtonnement expérimental, tout en respectant le rythme de chaque élève. Des pédagogues comme Freinet ou Montessori nous ont donné des outils, plus exactement, des repères axés sur l’autonomie et la participation de chaque élève à travers la tenue du journal de classe, du « quoi de neuf », de la correspondance, des réunions de vie de classe, de l’expression libre, de la pratique artistique, etc. Ces outils offrent des formes de travail malheureusement peu exploitées en France.
Il y a donc des solutions pour s’en sortir et les résultats sont même parfois spectaculaires comme le montre l’exemple de Mons-en-Baroeul, dans le Nord de la France. Depuis 2001, des enseignants formés à la pédagogie Freinet ont repris en main une école dans la banlieue de Lille. La discipline et le goût du travail sont revenus, la violence et l’échec scolaire ont quasiment disparu. Il en a été de même à l’école Balard de Montpellier (voir l’ouvrage de Sylvain Connac : Apprendre avec les pédagogies coopératives). Souvent, l’enseignant veut trouver seul une solution, mais les enfants ont souvent la clé pour surmonter leurs difficultés et trouver du plaisir à travailler.

En favorisant l’entraide et la coopération et non la compétition, les élèves se sentent plus à l’aise dans la classe et même plus épanouis, puisque le savoir et les savoir-faire prennent enfin du sens. Cette dernière remarque vaut aussi pour les enseignants plus facilement mobilisés quand ils comprennent et adhèrent au projet éducatif mis en place par le pouvoir politique. “


Poster un Commentaire
Nom:
E-mail:
Site Web:
Commentaire: